Les soft skills, pour interagir avec les autres
Dans cet article, nous cherchons à définir les soft skills utiles dans un milieu professionnel.
Commençons par traduire en français cette expression pour y voir un peu plus clair : les soft skills sont les compétences comportementales.
Certes, le mot « comportemental » peut continuer à intriguer.
Pour être concret, nous proposons de décrire 2 situations professionnelles courantes qui vont solliciter, et donc mettre en évidence, ces compétences comportementales.
Commençons par examiner la situation dans laquelle 2 personnes sont amenées à collaborer sur un projet commun.
Pour réussir à collaborer, ces 2 personnes vont devoir s’écouter pour s’apporter mutuellement. Elles vont devoir aussi s’exprimer clairement pour transmettre leurs idées. Enfin, la collaboration ne sera fructueuse que si elle se déroule dans un climat de confiance.
A travers cet exemple, nous observons que chacune des 2 personnes a dû adapter son « comportement » pour interagir avec l’autre. Dans la phase d’écoute, elles ont dû se mettre en disposition d’écoute. Et lors de la transmission d’un message, elles ont dû adopter un comportement communicatif.
Examinons à présent une situation courante d’échange entre un manager et son collaborateur à propos d’un dossier qui aurait pris du retard dans son traitement.
Un bon manager cherchera à encourager son collaborateur à trouver des solutions par lui-même pour le faire monter en compétence.
Pour y parvenir, le manager adoptera vis-à-vis de son collaborateur différents types de comportements : d’abord la bienveillance pour établir une relation de confiance, ensuite l’écoute pour comprendre les freins et les motivations de son collaborateur, l’affirmation de soi quand il sera nécessaire de faire preuve d’autorité, le leadership pour donner la direction à suivre et du sens à l’action, et enfin le courage s’il y a des messages compliqués à faire passer.
Cette nécessaire adaptation des comportements à la situation s’applique aussi du côté du collaborateur. Dans sa relation avec son manager, le collaborateur devra lui aussi faire preuve d’écoute, d’affirmation de soi et d’une communication positive.
Chez Cornak, nous développons les soft skills qui permettent d’interagir avec les autres. Cela comprend l’écoute, l’affirmation de soi ou assertivité, la confiance dans la relation, l’esprit positif, l’audace, la prise de recul, l’analyse, le leadership, le travail en équipe.
Nous ne traitons pas les soft skills centrées sur le Soi (la confiance en soi, la motivation), qui relèvent davantage du développement personnel, voire de la psychothérapie. A chacun son métier !
Les soft skills, pour réussir sa vie professionnelle.
Nous sommes tous des êtres sociaux. Nous vivons constamment en interactions avec les autres. Mais en avons-nous vraiment conscience dans nos activités quotidiennes ?
Analysons quelques exemples concrets.
Qu’évoquent en vous ces différentes expressions ?
- C’est bon, je lui ai envoyé un mail.
- Je vais lui expliquer ma position.
- J’ai été ferme.
- Je vais faire de mon mieux.
- Il ne comprend rien.
- C’est toujours pareil avec lui.
- On fonce, ça passera.
- C’est toujours moi qui fais les efforts.
Qu’avez-vous noté de commun dans ces différentes positions ?
Elles sont toutes tournées vers soi, sans réelle prise en compte de l’autre.
Ce type de comportements engendre de l’incompréhension, du désengagement, voire du conflit.
Quelle pourrait être alors la bonne attitude d’une personne formée aux soft skills ?
Comportement tourné vers soi |
Soft skills |
Comportement tourné vers l’autre |
C’est bon, je lui ai envoyé un mail. | Assertivité | J’appelle la personne pour lui expliquer ma demande |
Je vais lui expliquer ma position. | Ecoute | Je vais d’abord chercher à comprendre la position de l’autre |
J’ai été ferme. | Affirmation de soi | Je vais m’exprimer dans le respect de l’autre |
Je vais faire de mon mieux. | Audace | Je vais le faire parce que c’est important pour moi |
Il ne comprend rien. | Esprit positif | Je suis certain qu’il peut comprendre |
C’est toujours pareil avec lui. | Prise de recul | Ca m’intéresse de comprendre son point de blocage |
On fonce, ça passera. | Leadership | J’ai une idée que j’aimerais partager avec vous |
C’est toujours moi qui fais les efforts. | Travail en équipe | Chacun possède un talent utile à l’équipe |
Découvrez les 10 softs skills en entreprise
En définitive, dans notre quotidien professionnel, nos réactions sont souvent tournées vers notre intérêt personnel, avec une prise en compte assez moyenne de la relation à l’autre. Et pourtant ! Le succès de nos activités quotidiennes est directement lié à la qualité de nos interactions avec les autres.
Demandez à un grand patron, à un bon manager, à un collaborateur performant, d’où ils tirent leur force, leur enthousiasme, leur créativité ? De la relation avec les autres, sans aucun doute. Un grand patron vous dira : « la force de mon entreprise, ce sont mes collaborateurs ». Un bon manager affirmera « ce n’est pas moi qu’il faut remercier, c’est mon équipe ». Un collaborateur performant ne manquera pas de dire « je n’y serai pas arrivé tout seul ».
Or, toutes ces compétences comportementales ne sont pas innées chez l’individu. Le système éducatif actuel privilégie davantage l’acquisition de compétences techniques utiles à la productivité des individus. Alors, comment réveiller les soft skills dont nous avons besoin pour interagir avec les autres ?
Le bon combo : technique + comportement
Se former aux soft skills, c’est se former à une technique associée à une posture. Concrètement, qu’est-ce qui doit être transmis pour provoquer chez la personne formée l’acquisition durable d’une nouvelle soft skill ?
Certes, une soft skill se caractérise par un comportement dans une situation d’interaction. On parlera aussi de posture appropriée. Mais la posture seule ne suffit pas. Elle doit être associée à une technique. Par exemple, adopter une posture d’écoute ne suffit pas à bien écouter une réponse. Il faut aussi être capable de poser les bonnes questions (des questions ouvertes de préférence !), d’écouter les réponses (la fameuse écoute active), voire même d’utiliser les techniques de reformulation.
Prenons, l’exemple de l’assertivité pour illustrer ce point. L’assertivité, ou l’affirmation de soi dans le respect de l’autre, sollicite de nombreuses techniques associées à différentes postures.
Techniques et postures pour développer son assertivité :
Technique |
Posture |
Poser des questions d’ordre personnel | Relation de confiance |
Poser des questions avant d’argumenter | L’écoute |
Techniques d’argumentation | L’affirmation de soi |
Eviter les mots négatifs, soigner le non verbal | Esprit positif |
Préparer son action | Audace |
Ensuite, l’efficacité d’une formation aux soft skills se mesurera à … ce qu’il en reste. Dis autrement, une formation réussie c’est lorsque la personne formée aura mis en application, tout ou partie, ce qu’elle aura reçu, et qu’elle commencera à en tirer des fruits. On pourra alors dire que cette nouvelle compétence est acquise.
Enfin, n’oublions pas que l’acquisition d’une nouvelle compétence ne peut se faire que dans la durée. Faire évoluer son comportement prend du temps. Le poids des habitudes est le plus gros frein au changement. Se faire accompagner par un expert en pédagogie permettra de franchir successivement des paliers jusqu’à obtenir des résultats personnels suffisamment tangibles pour que la nouvelle compétence soit complètement acquise et devienne un réflexe durable.